Les histoires ici racontées ont été vécues par des membres de l’association et constituent des témoignages fidèles permettant de prendre conscience de la dure réalité des divorces ou des séparations. Malheureusement, il ne s’agit pas de science-fiction, ni d’imagination déconnectée de la réalité. Il est question d’histoires récentes qui montrent l’actualité des situations plus que difficiles des hommes projetés dans le tourbillon infernal d’un divorce ou d’une séparation, aux multiples ramifications. Voici donc une forme de conscience collective, pour faire émerger les murmures des voix trop souvent étouffées. Il s’agit d’une aventure de dévoilement et de conscientisation dans le meilleur intérêt des enfants d’aujourd’hui et de demain, et pour une égalité véritable à construire entre hommes et femmes, entre pères et mères.
Histoire de Jacques
Bonjour à ceux qui me liront,
Mieux connu au Québec et dans le Canada pour mes interventions sur la sécurité des chemins de fer, surtout depuis la tragédie évitable de Lac-Mégantic, j’aimerais vous entretenir sur un tout autre sujet.
Début octobre 2012, j’ai été arrêté sur le campus de l’université où je travaille, devant collègues et étudiants, conduit au poste de police de Lévis, puis en cour criminelle et jeté en prison à Orsainville pour des allégations de violences conjugales et aussi en raison du fait que la procureure de la couronne n’avait pas le temps de rédiger les conditions de libération, malgré l’avis du juge qui voulait me libérer !
Dès le lendemain, la totalité de mes biens étaient confisqués par la Cour en faveur de mon ex-épouse; la procureure m’avait imposé des conditions de libération humiliantes, quelques lignes dans un formulaire préimprimé, sans preuves tangibles de culpabilité de ma part. Libéré finalement à 11 h par le juge, j’ai été réincarcéré jusqu’à 21 h ! Soit 34 heures en prison, privé de liberté, présumé coupable et sans l’ombre d’une preuve tangible. Sans même qu’aucune déclaration de ma part n’ait été enregistrée, ni à ce moment ni plus tard. En fait, il n’y en aura jamais.
Farce cruelle et grotesque, surtout si on ose prétendre que le Québec est un état de droit !
Présumé d’office coupable, déclaré éventuellement innocent, incapable de trouver un travail, il m’aura fallu attendre patiemment 265 jours avant que « l’escargot judiciaire », par le biais d’un procureur plus sensé que les autres, lise convenablement les accusations farfelues et recommande l’abandon des poursuites à mon endroit.
Je n’ai jamais pu m’exprimer sur cette affaire, hormis à mon avocat ! Pourquoi une cour criminelle s’encombrerait de preuves, alors qu’il est si facile de bâcler les dossiers sur les simples fabulations d’une plaignante et les « preuves » présentées par la police. Un fatras de documents incohérents et indignes d’un travail intelligent, logique et respectant une quelconque méthodologie.
Traîné deux fois devant la Chambre de la jeunesse par la DPJ de Chaudière-Appalaches, pour des accusations de violence physique et psychologique envers mes enfants, la DPJ proposait que le plus jeune des enfants aille vivre avec sa mère ou en famille d’accueil ! Une première fois déboutée en novembre 2012, cette même DPJ est revenue à la charge avec un dossier d’aliénation parentale ! Elle se servira d’un mineur, alors que sa mission l’oblige à assurer sa protection, pour faire avancer sa « cause » dans un procès fleuve, et ce, en parfaite complicité avec la mère de l’enfant. Cette agente sociale n’hésita nullement à sortir mon fils de sa salle de cours à la Polyvalente de Lévis, pour l’interroger dans une salle de classe réquisitionnée par ses soins, et en outre fit poster un garde du corps devant la porte. Il est regrettable que cette agente, aux mœurs « gestapisantes », soit en charge des personnes les plus fragiles de notre société. Personnes que nous avons le devoir de protéger plutôt que de leur nuire. Nous savons que la DPJ de Chaudière-Appalaches n’en est pas à sa première bavure. Cette institution aurait mieux fait de mettre la pédale douce après la triste affaire de la jeune Rebecca !
Le juge n’a eu d’autre choix que de rejeter l’ensemble du dossier, inventé de toutes pièces, et même si l’agente de la DPJ a été reconnue comme ayant manqué à la plus élémentaire éthique professionnelle, elle ne sera pas sanctionnée pour ces actes hautement répréhensibles. Comme nous le savons, la DPJ n’a pas de compte à rendre puisqu’il s’agit d’un État dans l’État, d’une Loi dans la Loi.
Les instances juridiques n’ayant pas donné raison à madame, tant au criminel qu’en chambre de la Jeunesse, et suite à un énième numéro de claquettes particulièrement habile de son avocate (la 4e au dossier), une juge, qui me semblait avoir beaucoup d’oreille pour les propos surprenants de la partie adverse, me condamnera finalement à payer une pension alimentaire supérieure à mes revenus, rien de moins. Avec les taxes, mon salaire brut sera retenu à la source pour un taux de 94 %, me laissant ainsi avec 200 $ par quinzaine pour vivre avec encore deux de mes enfants à charge.
Après avoir remporté 9 procès sur les 10 qui m’ont été faits, ce dont je ne tire aucune fierté, je suis enfin divorcé, en faillite, ruiné, sans fonds de retraite, temporairement sans emploi, actuellement sur le Bien-être Social (BS). Je reste dégoûté à tout jamais par cette machine judiciaire juste bonne à générer la pauvreté, la détresse et la dépendance socio-économique. Finalement, j’ai reçu en date du 25 mai 2015 le document officiel signifiant le retour de mon casier judiciaire à sa virginité première. Il aura fallu presque 2 ans, depuis le jugement en Cour criminelle, pour effacer toutes traces de ces allégations de violences conjugales.
Notre système judiciaire ne devrait-il pas être remis en question ?
Lévis, le 29 mai 2015.
Jacques V.